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l'histoire d'aglaé
 
..........L'amicale aglaé est "née" durant l'été 1996, une ligne
..........et une permanence téléphoniques furent ouvertes dès l'automne 1996.
 

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.....  Pancartes du défilé d'Aglaé à la Gay Pride de 1998, expliquant pourquoi nos visages étaient masqués...
 
 

Tout jeune enseignant(malgré l’âge!), ayant pratiqué d’autres expériences professionnelles, je m’aperçus de la difficulté de partager avec quelques-uns, au “bahut”, de son “soi-même” (contrairement aux milieu professionnel du social par exemple), ainsi que du carcan modélisateur et normatif de l’institution scolairede la “norme”dans laquelle l’enseignant type doit se draper afin de ne point déroger auprès des familles, de l’adminsitration, de la direction et de l’inspection, et enfin de l’isolement du prof homo qui se dit “et si ma personnalité, ma sensibilité, mon orientation sexuelle n’étaient pas une vraie richesse pour mon enseignement...et j’ai nulle personne avec qui en parler, je n’ose ouvertement me dévoiler en salle des profs...et cette collègue qu’il me semble avoir entraperçu lors de ma dernière gay-pride que je ne sais sous quel angle aborder d’ici la fin de la semaine et qui aura changé d’établissement à la rentrée suivante...” Ce qui frappa le plus en 
 
tant  qu’”instit”, ce fut d’enseigner une leçon sur l’anti-racisme, intitulée “tous différents, mais tous égaux”, et moi-même gay, n’être cité comme objet de rejet, de marginalisation, de condamanation morale ou d’intolérance ... Aucun manuel ne fait référence à l’homophobie , et je n’osais point y aller de mon petit commentaire...Tombé par ailleurs dans le précipice des questionnements sans fond des Sciences de l’Education et un certain “pari d’éducabilité”, je fus d’autant interpellé...comme on dit , de nos  jours... D’évidence, il me semble que des enfants, des jeunes éduqués contre l’homophobie avec les mots, et les  “images” propres à leurs âges, nuancés selon les niveaux de l’école au lycée, feront des adultes autrement plus réceptifs à la moeurs...Ainsi, après le succès de la dernière gay-pride 1996, le nombre impressionnant des gays et lesbiennes dans la rue, le “direct-live” de Canal  Plus, les soutiens politiques de l’opposition, les discussions entmées au sujet du CUS avec des représentants de l’actuel gouvernement...il n’était plus possible de remettre au prochain  lendemain la naissance d’AGLAE. L’accouchement arrivait finalement à son terme. Et le 25 Juin 1996, le bébé était fort joli et prometteur... Après une dizaine de lettres et faire-parts de naissances aux grandes associations homosexuelles ou de lutte contre le Sida, un communiqué d’information à la presse gaie et lesbienne, un affichage sauvage dans le Marais (à renouveler), et un “point-infos”(à développer)au Centre Gai et Lesbien, aux Mots à la Bouche, et au Bar “Le Duplex”; AGLAE n’allait pas tarder à gazouiller...avec ce premier bulletin, cette lettre lieu de toutes nos réflexions, ce trait d’union des amis d’Aglae...Bientôt,  marchera t-elle ?Il dépendra de nous qu’elle gambade d’ici quelques mois en fonction de nos idées, de l’implication des uns et des autres, de nos possibilités d’action, de nos compétences et de notre temps disponible... Le fondamental: Aglaé est belle et bien née !
Plus exact qu’un prof , tu meurs ! Ils étaient déjà là deux ou trois un quart d’heures avant l’heure précise du rendez-vous. Nous échangions deux mots, puis direction toilette: j’avais le trac.... Et puis j’allais passer pour quoi: j’avais oublié l’agrapheuse. Mes tonnes de papier faisaient la gueule de n’être point accouplée en bonne et due forme. A t-on déjà vu une note ministérielle sans agraphe. Ma pauvre fille, ma pauvre Aglaé, t’allais déjà complètement dégueunillée avec ta lettre numéro deux à peine sortie de la photocopieuse du coin. Je m’égare et d’la tenue ! Mais quelles têtes allaient-ils donc avoir ces profs là ? Je fermais les yeux et je les imaginais se rendant à pied vers le Duplex, se posant tous la même question.. Moi, j’avais l’avantage de connaître les voix, indice fort mince: je ne reconnus personne... Nous eûmes le temps avec les premiers arrivés de placer les tables à notre convenanve. Lorsque démarra le tour de table je fus étonée de l’indiscipline les profs ... et  qu’j’te coupe la parole, que j’te monopolise la parole, que j’te chahutte, que’jte... Bref, vous êtes comme ça dans vos établissements? Moi, votre petite Aglaé, j’étais toute tourneboulée. M’enfin, d’évidence, j’me disais que vous deviez vraiment vous emmerder dans vos écoles...normal, m’ enfin que vos langues se délient... Parce que pour une fois que j’étais avec des profs si sympa, si communicatifs, et si... ,et si...  J’en perdais mon Cndp, ma Mgen, mon Inrp, ma Mafpen, mon Snes, mon Snu, ma Fen... à la fois. J’allais pas cependant me formaliser...On était bien  mieux, décentralisés au Duplex, que dans nos salles des profs respectives et c’est ainsi que nous en profitâmes pour un peu transgresser...M’enfin, je faillis eemprunter à un moment  le sifflet d’un maître. Lorsque Claude dit n’avoir rencontré une réunion de profs si sympa, j’eus très chaud au coeur... Je fus aussi très touchée par les histoires , comme des tranches de vie de chacun... Cette réunion fut riche et vivante. L’aventure a démarré.
Et je remercie vivement les douze profs, femme et homme de leur présence.
La mezzanine était comble, certes, nous nous sommes“cassé la voix”...Christian trouvait  nos tranches de vie proches de celles qui firent l’objet d’un ouvrage 
  américain. Il déballa en fin de réunion son caddies d’ouvrages québécois ou U.S. destinés aux jeunes de la maternelle (album de coloriage) de l’école élémentaire (avec l’histoire de Daddy’s Roomate”), au lycée ( avec “La peur de l’Autre en soi, du sexisme à l’homophobie”).  Entre-temps Philippe applaudissait à l’idée de débats ouverts à tous, Didier suggérait la compilation de textes à caractère implicitement ou explicitement homophobique. Hervé proposait de constituer des publications à destination de nos collègues et de nous réunir de préférence pendant les petites vacances scolaires.On caressa l’idée de séjour au “vert” onctueusements intellectualisants. Samuel imagina une action de prévention Sida dans les collèges qui serait aussi le moyen de se présenter comme prof homo, “propre sur lui”: jouer coup double, présenter un référent homosexuel positif tout en prévenant contre le Sida...On me parla aussi d’émission télé, et puis... et puis de plein d’autres idées que vot’pauvre Aglaé n’a pas assez bien enregistrée. Mais elle compte sur vous pour la prochaine réunion... et bravo !
Une vie d'enseignante: Un sondage effectué auprès de profes-seurs exerçant en Bade-Wurtemberg nous  informe qu’à  la question “qui sait dans ton établissement que tu es lesbienne ? : 25% ont répondu  personne, 18 % une collègue,  et 57 % quelques collègues     triées sur le volet. A la question: “comment as-tu dévoilé ton orientation sexuelle ?”  la plupart a les  professeurs de religion (matière obligatoire jusqu’à 17 ans dans l’enseignement secondaire  allemand) la peur de perdre  leur poste. Ces lesbiennes souffrent, avant tout, de ne pouvoir vraiment être elle-mêmes qu’à moitié, de manquer de spontanéïté et de gaspiller de l’énergie à s’autocensurer. Quant à celles qui se sont déclarées lesbiennes, elles déplorent que la plupart de leurs collègues continuent à  faire comme si de rien n’était dans les discussions portant sur la vie quotidienne. Ce désintérêt est ressenti comme un refus  de leur vraie identité. Enfin, aucune des enseignantes sondées ne s’est manifestée en tant que lesbienne auprès des élèves.  Elles ont  choisi d’y faire allusion en citant “l’amie” au cours de discussions sur les  vacances ou les activités de loisirs. Les enseignantes  allemandes ont très rarement perçu des réactions négatives. Deux ont été confrontées à des vexations d’ordre sexuel de la part de collègues masculins, l’écrasante majorité n’a rencontré qu’indifférence et silence après être sortie du placard. Le quart des femmes qui a rennoncé à la visibilité l’a fait par crainte du rejet, de la discrimination, de la détérioration des relations avec  leurs collègues et pour leur respect et sécurité...
     

 

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