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TEMOIGNAGES DE PROFS HOMOS
UN FUTUR ENSEIGNANT DE NICE "(...) J'ai longtemps hésité à choisir l'enseignement à cause de mon homosexualité, j'avais peur d'être chahuté à cause de cela. D'autre part, je pense que cela peut créer des problèmes avec les parents d'élèves qui peuvent s'imaginer qu'il est dangereux de confier leurs enfants à un homosexuel. J'ai pour ces raisons, longtemps cru que l'homosexualité et enseignement étaient incompatibles. L'existence d'Aglaé me prouve le contraire. Mais, je crains aussi que cela pose un problème pour l'admission au Capes.Des membres du jury devinant qu'ils ont affaire à un homosexuel peuvent penser qu'il ne pourra pas tenir une classe et se fera facilement chahuter. Je pense que mon homosexualité se devine assez facilement. Je viens d'enseigner un an dans un petit cours privé. Les élèves étaient peu nombreux. Petit à petit, ils ont posé des questions: " Vous êtes marié? "Vous avez une copine?" et même "Vous êtes pédé?" Bien sûr, je n'ai jamais dit clairement que j'étais homosexuel. Mais, je n'ai pas menti. J'ai répondu que ce genre de sujet n'avait pas à être abordé entre nous. Je crois cependant que les jeunes sont plus compréhensifs que les générations précédentes. Il faudra faire comprendre aux gens que deux hommes et deux femmes peuvent s'aimer et former un véritable couple. Pendant des années, j'ai menti. Maintenant, j'y arrive plus; j'ai perdu ce réflexe. Mentir, c'est se faire passer pour quelqu'un d'autre que soi. C'est insupportable(...) Mes amis homosexuels ne sont pas enseignants, et mes amis enseignants ne sont pas homosexuels. C'est pour l'instant deux mondes à part".


UNE ENSEIGNANTE A RENNES Chère amicale, Quelle ne fut ma surprise en découvrant dans notre US que tu existais!Je me suis dis aussitôt "Ouf", "Enfin","Chouette", "Je ne suis donc pas la seule!"Prof de maths, je suis depuis ma sortie d'IUFM, TA! La chance que voilà pour avoir rapidement un pied dans plusieurs établissements et découvrir, eh oui cela
existe, que la très grande majorité de mes collègues sont mariés, ont des enfants, et font des choses extra le week-end, qu'ils s'empressent de raconter à table le midi.
Super! Et moi, je réponds quoi? Que je vis avec une personne formidable depuis 6 ans? Que nous sommes très heureux? Que nous partageons une jolie maison? Que nousavonsun chat et un chien?Que bientôt c'est l'anniversaire de Philippe? Ah, non... Je ne peux pas le dire ça! Je ne peux rien dire du tout! Ils sont plutôt sympas les collègues, mais sont-ils tous très ouverts? A les entendre parfois, on peut hélas en douter. Et puis, il y a l'administration, qui invariablement me déclare célibataire! Et avec cela, vive les mutations! Mais bientôt le PACS et peut-être une reconnaissance dans notre métier. Aurais-je simplement le courage de déposer mon dossier de mut auprès de la secrétaire de l'établissement? Bref quoi, rien n'est simple! Heureusement que notre couple est stable et harmonieux, ça aide!


UN ENSEIGNANT A MARSEILLE "(...)Je suis professeur de lycée et j'ai connu durant toute ma carrière des formes diverses de répression. Tout ce qui concerne de près ou de loin l'homosexualité  rencontre l'hostilité ou le silence dans les milieux de l'éducation. L'isolement est la règle. La tolérance et la compréhension restent minoritaires. Je l'ai éprouvé dans la lutte contre le sida dès 1985, puis en tant que membre pour le CUS et le PACS. (...)"


UN ENSEIGNANT A PARIS "(...)Pour ma part, je suis prof de lettres, j'ai 26 ans (peu d'ancienneté dans la maison donc) et je serai désireux de rencontrer d'autres prof qui vivent cette cohabitation assez conflictuelle entre une vie privée d'homo et le métier de prof. Il me semble en effet très difficile de ne pas cacher à ses collègues et encore plus à nos élèves notre homosexualité sous peine de voir notre autorité ruinée. Ce qui ne se fait pas à la fois sans une certaine gêne et sans une certaine mauvaise conscience  ,puisqu'en général on cache ce dont on a  honte et on a pas honte d'être homo."


UN COUPLE DE PROFS GAIS, RÉGION PACA Deux profs gays dans un même établissement, dans un même lycée. Ils se rencontrèrent, ils s'aimèrent. Ils n'eurent pas d'enfants, mais des graffitis insultants apparurent sur les murs du lycée. De quels autres sales pédés pouvait-il s'agir? Ils arrivaient ensemble au lycée, ils s'attendaient pour partir. Bien que très discrets dans leurs comportements,des commentaires commencèrent à apparaître. Nos deux tourtereaux durent quitter leur établissement, demandant leur mutations dans des établissements bien distincts.


UN INSTIT DE LA REGION DE LYON "Je suis instit. Enfin, jeune professeur des écoles mutés à l'autre bout de ma région natale. Je n'ai pas vraiment vécu un cas type d'homophobie, mais plutôt une mésaventure dont les conséquences seraient à craindre. Du genre, un coming out forcé, pas voulu, une sorte même de outing. J'ai été en effet dragué par une maman
d'une élève.Je déclinais ses propositions gentiment, jusqu'au jour où elle est venue carrément chez moi sans prévenir bien sûr. J'ai ouvert la porte, j'habite dans un petit studio, et elle a pu voir (non sans surprise) mon petit copain torse nu derrière moi,au fond. Je pourrais craindre ce qu'elle va raconter... par dépit, sait-on jamais..."


ENSEIGNANTE ET LESBIENNE DANS UN PETIT VILLAGE "Je suis enseignante. Je vis dans un petit village. Je suis lesbienne, je pense. Je vis seule... Ca me fait du bien de parler à une collègue... Je vous rappelerais... non je ne veux pas donner mes coordonnées... non pas un nom... Je peux vous donner un pseudo... si je vous rappelle. Je vous rappelerai prochainement. (Région Pyrénées)
"J'ai été agressée par des types qui m'ont traité de gouine. Ils ont appris ma vie. Je suis pourtant très discrète avec mon amie. J'ai eu peur. J'ai demandé ma mutation en région parisienne depuis. Tant pis, si l'établissement est difficile." (Région Bretagne)


PROF DANS LE SECONDAIRE, ÉTABLISSEMENT PRIVE SOUS CONTRAT "On a su ma sexualité. C'était dans l'établissement une époque de chasse aux homos suite une affaire de pédophilie. Ma collègue lesbienne en fut aussi victime. Pour ma part, on me vola mes copies d'élèves dans mon casier par exemple..."


PERSONNEL DANS L'ADMINISTRATION UNIVERSITAIRE "Je travaille dans les services administratifs d'une université parisienne et je suis depuis deux ans en conflit avec ma supérieure hiérarchique qui cherche par tous les moyens à dévaloriser mes compétences professionnelles. J'ai été appuyé par un avocat. Je suis en procès au Tribunal administratif; et nous nous côtoyons tous les jours. Elle ne me supporte pas mon homosexualité. Elle me l'a fait comprendre, mais elle cherche à m'atteindre par d'autres prétextes. Le président de l'université l'a soutenue. Mon affaire est loin d'être finie. ( Région Paris).


PROFESSEUR STAGIAIRE "Je suis actuellement professeur des écoles stagiaire. J'ai eu un problème lié à mon homosexualité avec la médecine du travail au moment de mon recrutement. J'ai été en effet exempté du service national p3. Le médecin du travail a donc exigé les papiers de l'armée justifiant cette exemption, me fixant un rendez vous chez un psychiatre prétendument expert. Les papiers de l'armée motivaient mon exemption pour cause d'homosexualité. Le psychiatre expert a donc eu ce document en main. . N'ayant pu jouer l'hétéro, j'ai dû dévoiler ma vie privée et répondre à des questions dont je me serais bien passé. On m'a même demandé si j'étais pédophile et si mon homosexualité ne cachait pas une psychose. L'expert m'a alors déclaré apte à enseigner, néanmoins avec une invalidité de l'ordre de 12%, car "je n'avais pas effectué un service de l'état".Je ne crois pas une seconde à cette explication et j'attribue cette décision à une homophobie évidente. (Région Vaucluse)


PROF EN LYCEE HOTELIER:
"Pourriez-vous m'aider, je suis à cours d'argument. Je me suis fait virer de mon bahut, un établissement privé d'enseignement hôtelier.J'ai gagné aux Prud'hommes mais j'ai perdu mon boulot et ça demeure toujours une flagrante injustice. J'ai été licencié officiellement pour mésentente avec les élèves. Cependant pendant l'entretien, la directrice m'a dit:vous portez des pantalons trop moulants, vos tenues sont provocantes, votre attitude est provocante, vos paroles tendancieuses et vos gestes sont déplacés de la part d'un professeur à l'égard d'un élève. Pourtant , je n'ai jamais rien affiché, aucun copain n'est jamais venu me chercher à la sortie, tout est faux. C'est une discrimination homophobe souterraine. Je voudrais maintenant me défaire de cet affront, aller en tribunal correctionnel pour plaider la discrimination homophobe. Le problème: quels sont les arguments recevables par le Tribunal, suffisamment convaincant pour le procureur de la République qui doit juger de l'opportunité des poursuites"


PROF DANS UN ETABLISSEMENT PRIVE:
"Tout le monde sait que je suis pédé dans mon bahut privé. Je suis prof de physique.J'ai carrément engueulé l'aumonier qui comparait les destins des sidéens à celui des deux larrons sur les croix aux côtés du Christ. Je me suis vraiment mis en rogne. On ne peut rien à mon encontre, je suis depuis longtemps un pilier dans l'établissement. C'est vrai, c'était un choixde bosser dans un établissement catholique pour ne pas muter n'importe où. Mais je me dis que je ne dois rien laisser passer..."(Région Paris).


AIDE-EDUCATEUR:
"Je suis aide-éducateur J'ai été complètementabasourdi par les propos des instits le midi à la cantine en mangeant avec eux. Ce sont des propos vraiment très réacs, vraiment homophobes, avec les expressions qu'il faut. J'étais consterné, on peut penser que les profs..." (Région Paris)


DU COTE DES ÉDUCATEURS en foyers:
"Dans le milieu de l'institution sociale, des foyers pour handicapés, en tant qu'éducatrice, j'assiste à des réunions très pénibles où des équipes de médecins et de psys ont des discours terrifiants. Du genre, il faut séparer des individus de même sexe, parce qu'ils sont trop proches l'un de l'autre, ils partagent de l'affection. Il faut les séparer. Il leur faut une autre stabilité. Et moi au milieu de l'équipe, je suis désemparée, je ne sais que dire, tant concernée, je suis lesbienne et effarée devant tant de normativité, d'hétérosexisme ou hétérocentrisme" (Région IDF)


Un éducateur:
"Chez les jeunes sourds, j'ai remarqué que la relation est présente dans nos institutions. Mais l'interdit est souvent posé." (Région IDF)


UN PROF DU SECONDAIRE DE LA RÉGION PARISIENNE:
"Lorsque j'ai démarré dans le métier, frais émoulu de la fac, ça a été terrible. D'abord, je venais d'un milieu bourgeois, et j'étais, je me dis avec du recul, un peu maniéré, disons. Et je ne m'attendais pas au public difficile de banlieue parisienne que j'allais rencontrer.Maintenant, ça va mieux. Je me suis blindé. J'ai fait un grand travail sur moi. Je contrôle ma façon d'être. Mais je reviens de loin. On avait inscrit, par exemple, pour vous dire, quelque mois après ma prise de fonction "PD" en très large lettre sur un porte de classe. Ca a été un coup dur à accuser qui m'a valu de faillir être recueilli par le pédé de service, un vieux, vraiment la vieille "tante" qui voulait me secourir, et m'enrôler notamment dans son syndicat... moi qui suis plutôt libre penseur. En fait, ça a été tellement terrible que je serai prêt à témoigner pour aider les jeunes collègues qui débutent..."(Région IDF)


AUTRES TEMOIGNAGES:
"Je bosse dans le supérieur et il m'est arrivé de dire à mes étudiants de 18 à 20 ans qu'ils ont de la chance ,c'est pas mon jour des garçons. Ca c'est le côté plaisanterie (...) Je travaille dans le sud de la France, et il m'arrive  d'engueuler mes étudiants lorsqu'ils se foutent des homos. Je leur dis: mais tu te prends pour qui pour dire ça? Je transmets des messages mine de rien, même si mon enseignement en maths ne se prête pas vraiment à aborder ces choses là. Quant à mes collègues, il n'y a rien à faire. Ils ont souvent des propos déplacés, homophobes et tellement ancrés dans leurs habitudes. On est dans le Sud ! Ils sont très machos" (Région PACA)

"Lorsque j'ai entendu le principal dire que ce gamin sera de toute façon un pédé, et que... cette façon de le discriminer, ce profond mépris, cette insulte, les bras m'en sont tombés" ( Région IDF)

"Le gamins, en primaire, se traitent (comme ils disent) de normosexuels,d'homosexuels aussi, le mot pédé passe de mode. Mais je ne sais pas quoi pas répondre devant ces insultes. Je suis mal à l'aise et tant concernée" (Région IDF)

"J'ai 28 ans de métier. A 47 ans, j'aimerai rencontrer des personnes du métier plus à l'aise au niveau professionnel en tant qu'homo." (Région IDF)
 

"Promu depuis peu professeur des écoles, je serai désireux d'en savoir plus sur votre association. De plus, j'aimerai savoir comment "gérer" mon homosexualité "face et vis- à-vis" de parents de moins en moins compréhensifs" . ( Région Aisne)
 

"J'enseigne dans un lycée professionnel d'horticulture depuis 7 ans . On y a découvert incidemment que j'étais homo. Ce qui m'a valu de voir, après six ans d'excellente notation pédagogique, cette dernière chuter de façon incroyable. Je devenais subitement incompétent à tel point que j'en entendu dire qu'il fallait m'éliminer car dangereux. Etant maître auxiliaire, on m'a pas rembauché l'année scolaire suivante, me licenciant ainsi. La raison officielle: incompétence et problèmes pédagogiques. Il se trouve qu'à l'origine mon ex-mec m'avait quitté pour une stagiaire, laquelle ne tarda pas à colporter ma sexualité à qui voulait l'entendre. Je n'ai pas eu d'appui du proviseur. J'ai enduré quelques sous-entendus à caractère pédophile, par d'autres collègues. Naturellement, j'ai pas mal déprimé et pris du lexomil. Le SGEN s'est occupé de mon dossier, le centre gai n'a donné votre numéro, pouvez-vous me conseiller. Je compte écrire au Ministre Ségolène Royal..." (Région Picardie)
 

"Un élève mal intentionné a répété à qui voulait l'entendre qu'il m'avait vu avec mon amie. J'habite dans un rez-de-chaussée.J'ai reçu un tract fort désagréable. J'ai eu depuis de gros problèmes avec les élèves. J'ai téléphoné à l'autonome de solidarité chez laquelle je suis adhérente: on m'a répondu, c'est une affaire de mœurs, sans vouloir davantage s'en préoccuper. " (Région Normandie)

"J'ai entendu un élève de collège dire: "mais c'est normal, les homos qu'on les mette dans les camps, j'étais atterrée. Je suis lesbienne et prof d'histoire" (Région IDF)
 

"Le prof homo, que je suis, aurait envie de faire quelque chose pour une reconnaissance équitable de l'homosexualité." ( Région Paris)
"Je suis enseignant en classe de BTS, mes élèves ont plus de 18 ans et j'ai des problèmes relationnels avec eux. Ils se moquent des gays. je m'interroge et je vous demande: comment avoir plus d'autorité pour être plus respecté et mieux faire son boulot. Ils posent des questions sur ma vie sentimentale. Un jour, les étudiants m'ont demandé si j'avais une petite amie, j'ai répondu non. Alors ils ont souri, ils m'ont demandé si j'étais homo. Et comme j'ai rougi, ils ont dû comprendre. D'ailleurs j'ai aussi des problèmes d'ordre sexuel. Je suis homo, mais ma sexualité, je la vis mal... Echec sexuel, déprime, et problème d'autorité en classe. " (Région Paris)

"J'ai des problèmes d'autorité avec les élèves, et avec les collègues. C'est un vrai sac de crabe. L'autorité est toujours à reposer en classe..." (Région IDF)
 

"J'allais pas très bien , je voulais voir un psy. Je me suis rendue à des réunions de ma mutuelle MGEN. Lorsque j'ai dû expliquer que j'étais lesbienne, ils m'ont dit ma pauvre, ça vous passera (...) Par ailleurs, je trouve déplorable de devoir présenter toujours des auteurs sous lumière exclusivement hétérosexuelle, hétéropatriarcale. Il existe des verrous. Pourtant des élèves ont des demandes. Et il n'est pas évident de pouvoir discuter avec les élèves d'hétérocentrisme. En plus, la production littéraire à ce sujet est pauvre. Elle est essentiellement américaine. Les auteurs, les romanciers sont anglo-saxons. Il faudra travailler leurs traductions inexistantes." (Région Paris)

"Mon histoire: j'ai rencontré un jour, sur un lieu de drague, un de mes élèves. J'ai vraiment craint qu'il ne colporte cela à tout le personnel de l'établissement malgré ma mise en garde. Même s'il s'agit d'une école de coiffure. Certes on blague beaucoup là-dessus... mais mes collègues sont pas forcément des gens très
ouverts..." (Région IDF)



Témoignages girondins:

J'habite la Gironde,,j'ai 36 ans, je suis antillais et homosexuel. Je vis avec mon copain. Le problème est que dans l'élémentaire, je pense, ce mode de vie est plus difficile à gérer et à comprendre car les enfants sont plus jeunes donc les parents plus présents. De plus, j'ai une direction d'école et actuellement dans un quartier où il y a une population très chrétienne composée essentiellement de Français d'origine portugaise et dans une infime mesure d'Africains de tous pays et de Français d'origine "française". Je suis le directeur de tous les enfants et tous savent que je les aime. Je suis très ferme et malgré cela ils ont un très grand respect pour moi. Toutefois, il y a la pression d'un petit groupe de parents "intégristes" qui font que ma vie professionnelle est un véritable enfer avec évidemment des répercutions sur ma vie privée.
Pour mon "malheur", en cas de problème, de dysfonctionnement, j'ai toujours dit la vérité à tous, en face ( sauf concernant ma vie privée car le quartier est petit et j'y vis très discrètement et pour cause...tout se sait très vite).
J'ai signalé ceci à ma hiérarchie qui loin de m'apporter un soutien quelconque n'a donné aucune suite. Je me retrouve seul, je me sens seul et j'en arrive à haïr un métier que paradoxalement j'aime beaucoup.
Les syndicats ainsi qu'une association (connue de tous les enseignants) qui est censée s'occuper des attaques dirigées contre nous, semblent complètement insensibles à mes appels.
Toutefois, je tiens à me battre  pour moi, pour nous car toutes les "minorités" comme nous doivent toujours faire preuve de plus d'efforts pour pouvoir exister, vivre. Et dans ce pays dont je suis fier, les grands tournants sont souvent redevables à ceux qui souvent peu nombreux se sont battus au péril souvent de leur vie ou de leur statut afin de faire reconnaître leurs droits d'exister en tant que tels parce qu'ils ne gênent en rien notre société, la rendant plus tolérante, plus ouverte et  plus riche.
Les associations de personnes de bonne foi sont une très bonne chose. Bon courage à tous!  Max



TEMOIGNAGE 04/05/2001:
Je suis prof des écoles depuis près de 5 ans en Mayenne et depuis ma période de formation j'ai progressivement lever le voile sur mon homosexualité. Je n'ai eu aucune réaction négative jusque là, mais rare son mes collègues qui osent m'en parler franchement. Cela me va tout à fait et me permet de protéger ma vie privée à moins que ces collègues ne soient des amis intimes. Stéphane


Suj:UN BON EXEMPLE D'ATTEINTE A LA VIE PRIVEE...
Date : 30/08/99 22:26:54
Bonjour,
Je m'appelle Sylviane, je suis professeur de Lettres-Histoire en LP et j'exerce à G., petite ville de Normandie.
Je me décide enfin à vous écrire, à témoigner et à me battre, après deux ans d'attente et de déprime.
Il y a deux ans, j'ai été l'objet d'une atteinte intolérable à ma vie privée dans l'exercice de mes fonctions. En effet, je suis homosexuelle, mon amie travaille dans le même établissement et une collègue a révélé en des termes peu flatteurs (je dirais même ignobles !) notre orientation sexuelle.
C'est en abordant le problème de la tolérance avec une classe de 4T que j'ai appris le "pot aux roses". Cette chère collègues (qui il faut le dire fut une amie de travail pendant un temps) a carrément dit à mes élèves que je m'envoyais en l'air dans les champs avec ma petite amie, qui n'était autre que la prof d'anglais... Que nous "faisions cela sur la moto de mon amie", bon j'en passe et des meilleures... Bref, on nage dans le sordide et on se demande si on est bien dans le milieu enseignant ?
J'ai réfléchis quant aux raisons qui ont poussé cette femme à agir ainsi et il me semble que c'était pour assouvir une vengeance personnelle. Cette personne avec qui j'avais sympathisé s'est visiblement permise de me juger dans ma vie privée et de "faire justice" en révélant mon homosexualité à mes élèves de la sorte. ( A l'époque, je vivais depuis de longues années avec une amie atteinte d'un cancer irréversible et ce qui ne devait pas arriver arriva, je tombais amoureuse passionnément d'une nouvelle collègue...).
Cette situation devait se régler entre ma conscience et moi, en aucune façon je ne devais être condamnée de la sorte par la justice prononcée par un être moralisateur qui ne savait pas exactement ce que signifiait vivre avec une grande malade depuis sept ans. Suite à cela, je ne me suis pas laissée abattre. Et, j'ai immédiatement demandé à mes élèves de spécifier par écrit ce que leur avait dit ma collègue. Ces jeunes le firent sans aucune hésitation et trouvèrent carrément "dégueulasse", comme ils disent si bien, ce qu'avait fait cette collègue.
Puis, je suis allée voir le Proviseur, avec mes témoignages sous le bras. Celui-ci réagit correctement et me proposa d'en avertir la hiérarchie, c'est à dire le Rectorat de Rouen. Un enquêteur du Rectorat se déplaça. Et, oh! stupeur ! A la rentrée je reçus une lettre du Recteur (je cite) "me fit le vif reproche d'avoir impliqué mes élèves dans une affaire privée". En clair, il n'aurait pas fallu que je demande à mes élèves de témoigner par écrit de ce qu'il avait été les témoins... Je portais donc plainte et allait consulter une avocate.
Puis, les mois passèrent, plus rien. Et ce qui devait arriver arriva : la déprime... Oh, pas au point de ne plus pouvoir travailler. Mais, ce fut plutôt la résignation. Et, au mois d'Avril de cette année, je suis allée voir mon médecin, je lui ai parlé de "tout cela" et j'ai accepté son traitement. Depuis, j'ai repris espoir et surtout envie de me battre. J'ai contacté le CRSH et SOS Homophobie et vous aujourd'hui.
Qu'attendre de votre association ? Tout d'abord un soutien moral. Et puis peut être des conseils. Car, cela fait deux ans, mais je tiens absolument à ce que l'Education Nationale ou la Juctice (ou les deux, on peut rêver) reconnaissent, même symboliquement l'ignominie de l'acte commis par ma collègue !  A bientôt. Répondez moi si possible. Merci.
PS: je souffre encore du jugement d'autrui, car en 1997 mon ex amie est décédée de son cancer. Le vide s'est fait autour de moi.  Ne me jugez pas. Sylviane


UN TEMOIGNAGE POSITIF:
Je viens de prendre connaissance de l'existence de votre site et y reviendrais pour mieux le parcourir.
Je tiens moi aussi à apporter mon témoignage et un brin d'optimisme quant à l'évolution de la perception de l'homosexualité en milieu scolaire. J'enseigne dans un établissement catholique en Bretagne et ai connu depuis deux ans une évolution dans mon orientation sexuelle. Une collègue m'a révélé mon lesbianisme et est devenue alors mon amie pendant un an. Nous avons caché notre relation mais je sais que des élèves eux-mêmes homosexuels en ont eu connaissance et qu'une sorte de contrat moral implicite s'est établit par respect. Jamais je n'ai eu de remarques de la part d'élèves et même s'ils se doutent de ce que je suis, j'établis des relations basées sur le respect. D'autre part, j'en ai beaucoup parlé avec un collègue homosexuel a qui ma relation n'avait pas échappé et me suis confiée à d'autres collègues triés sur le tas. Ils ne m'ont pas jugé et  m'ont beaucoup aidé dans mon cheminement personnel. J'ai eu de la chance de les rencontrer. Par contre, je sais aussi que les membres de la direction même  s'ils ne comprennent pas certaines orientations sexuelles, ils ne les répriment pas. Nous savons nous faire respecter sur notre lieu de travail pour nos qualités professionnelles et humaines.


COMING-OUT:
Je suis prof des écoles à Gien (45). J'ai parlé de mon homosexualité à la moitié de mes collègues (hommes et femmes) et ça c'est bien passé, rien n'a changé, le monde ne s'est pas écroulé ! Je rêve quand même de faire mon "coming-out complet"en plein Conseil des Maîtres, pour mettre au courant l'autre moitié. Qu'ils sachent tous et toutes que je suis lesbienne, que je suis en couple avec une fille (enseignante également dans le Primaire) depuis 6 ans et que je vais bien. A.B.


DEPRIME: Salut ,je suis un prof homo à R... et je vous ai découvert ce matin ! Quel hasard, hier j'ai été victime d'une atteinte homophobe! Sur ma voiture était écrit , voir rayé "pd"; cela m'a fait un mal incroyable car je n'ai aucune peur dans mon travailet ai toujours affronté les remarques des collègues avec fierté . Mais là , il s'agit d'une atteinte à la vie privée et on se retrouve à gérer un mal être incroyable! je me suis senti vraiment humilié de devoir acheter un anti -rayures pour me débarrasser de cela et je pense actuellement aux fois suivantes . Est-ce normal de devoir craindre ce genre d'insultes dans le travail! Je pense à me reconvertir car je ne peux exprimer librement ma sexualité (je la deffends)et pour moi mentir par omission est très difficile car je ne l'ai jamais fait dans mon enfance! Aidez moi a m'en sortir ou à en sortir , je suis déprimé... (...)Je ne sais pas ce qui se passe mais aujourd'hui , c'est la voiture d'une collègue dont la porte a été dégradée . J'essaie de m'en remettre mais ce n'est pas evident de tomber dans un milieu où volontairement on ne parle jamais de l'homosexualité et donc où cette ignorance pousse a la méfiance et au mépris!


Vous pouvez diffuser mon histoire, si effectivement cela peut servir à d'autres collègues... Voici en
résumé ce qui m'est arrivé. Après avoir enseigné 7 ans à 60 kms de chez moi, je me suis faite nommée dans ma ville de résidense à la rentrée 96. Vivant seule depuis ma séparation, j'attisais beaucoup la curiosité de mes concitoyens, étant devenue un personnage  public localement. Certaines personnes m'ayant connue à l'époque où je vivais avec mon amie, des rumeurs ont commencé à se propager sur mon homosexualité. Les élèves se sont fait l'échos de ces rumeurs jusqu'au jour où en mars 98 j'accompagnais un voyage scolaire en Écosse. J'étais alors un professeur très populaire auprès des élèves et parents d'élèves, c'est pour cette raison que les élèves m'avaient demandée comme accompagnatrice. Sur le trajet de retour, à bord du ferry qui traversait de Belgique en Écosse, je dû me fâcher après un groupe de filles de 3ème qui avaient invité la nuit des hommes à les rejoindre dans leurs cabine. Le lendemain dans l'autocar, tout le monde me faisait la "gueule". Une fille pleurait dans le car, j'allais m'asseoir près d'elle pour la consoler. Plusieurs jours après, je la croise dans les couloirs du collège et elle me demande si je suis au courant de la rumeur qui circule. "On raconte que tu m'aurais pelotée pendant le voyage", me dit-elle! Sur le moment, j'en ris, mais la rumeur s'amplifie, insultes sur les tables(sale gouine...), agressions verbales avec sous-entendus... Jusqu'au jour où un élève me crie dans la cour "pédophile, zoophile". Je suis allée porter plainte, la police est venue au collège informant les élèves de la gravité de la diffamation. La plainte s'est arrêtée là car la principale et la police m'informèrent que si je portais plainte, je serais suspendue le temps de l'enquête!!! L'été suivant, juillet août 98, je suis invitée par une maman d'élève avec laquelle j'avais sympathisé à l'accompagner avec ses 3 enfants(1fille de 13 ans et 2 garçons de 16 et 19 ans) aux USA dans sa famille. Là, la jeune fille visiblement troublée et intriguée par les rumeurs ayant circulé à mon sujet, commence à me harceler d'abord de questions sur ma vie privée("alors, t'es gouine ou pas????"), puis commence, aussi incroyable que cela puisse paraître à me harceler "sexuellement" avec toute sortes de gestes déplacés devant lesquels je me retrouve  interloquée. Cela dure 15 jours, alors que nous sommes confinés à 7 dans une voiture genre espace pour sillonner les USA. Quelques jours avant la fin du voyage, de nuit dans la voiture, la jeune fille commença à se masturber assise à côté de moi sur la banquette arrière. Inutile de vous décrire ma stupeur!!! Quelques semaines après, à la rentrée de septembre, la jeune fille alla trouver la conseillère d'éducation et la principale leur racontant que je lui avais caressé la jambe. La principale fit un signalement au procureur. Je fut immédiatement mise en arrêt fin septembre 98. J'ai été soutenue et protégée par ma psy qui me mit en arrêt maladie, évitant ainsi toute suspension. Je suis donc depuis 4 ans en arrêt maladie, ne pouvant reprendre mon travail du fait de la circulaire Ségolène Royale, tant que durera la procédure judiciaire.
Depuis octobre 2001, je suis passée à demi-traitement, d'où mes difficultés financières. Je fis appel à un premier avocat par hasard, ne connaissant personne, or il s'avéra que cet avocat pris ma défense à reculons, probablement était-il géné par mon homosexualité. En bref, il sabota mon  dossier!!! Je perdis dons le procès en septembre 2001 subissant une condamnation énorme pour les faits reprochés: 1 ans de prison avec sursis, 19 000F de dommages et intérêts, et interdiction à vie d'enseigner ou d'exercer une activité avec des mineurs!!!!!!!! J'ai fait appel et ai décidé de changer d'avocat. Je me suis adressée à JAMAC, association de défense des profs mis en accusation. Ils m'ont recommandé ma nouvelle avocate qui demande des honoraires très élevés (47 000F)mais qui est très compétente et connait bien ce type de dossiers. Ayant été démolie par une première expertise psychiatrique, sans doute un médecin homophobe, je vais faire une nouvelle expertise,privée, et à ma charge qui devait me coûter entre 1000 et 2000€!!! Mon procès aura lieu en décembre prochain et je dois donc d'ici là réunir l'argent de ma défense. Voici donc mon histoire... Fabienne


Je me suis longtemps demandé si j'allais être "out" dans le cadre de mon emploi de prof d'université. La peur d'être jugée, dans doute, la peur du rejet, même à ce niveau, la crainte de... chais pas quoi (qui ne s'est jamais concrétisé)... Mais les choses se sont décidées sans moi. Peut-être parce que je ne suis pas trop capable de feindre et surtout pas de mentir, j'ai été "out" sans l'avoir trop décidé, parce que j'ai un peu laissé filer l'information, parce que je ne me suis pas trop "cachée", parce que... le monde est si petit. Et puis, j'ai dû convenir que c'était beaucoup mieux ainsi. J'ai mis du temps à le découvrir, mais je sais maintenant que le meilleur moyen de ne pas donner prise à la rumeur, c'est d'éviter, justement, qu'il y ait rumeur; c'est d'avancer à découvert.
Est-ce que je vais jusqu'à être "out" dans mes cours? Oui et non. Non, en grande partie, mais surtout parce que la salle de classe n'est pas pour moi le lieu pour étaler ma vie privée. Je ne parle pas de ma "blonde" en classe, tout comme je ne parlerais pas de mon "chum" ou comme je ne parle pas de mon père ou de ma mère. Oui, d'une certaine manìère, car la salle de classe m'est un lieu privilégié où vaincre l'hétérosexisme. Chaque fois que j'en ai l'occasion, mes exemples ne sont pas hétérosexuels. Ils sont neutres, ou carrément homosexuels, tel ce "Paul et Pierre se sont mariés" pour expliquer les verbes réfléchis, qui en a fait glousser quelques-uns, mais qui, je l'espère, en a rejoint quelques autres... Le plus souvent possible, je fais étudier des oeuvres où il est question d'homosexualité, je ne gomme pas ce fait, mais je n'en fais pas tout un plat non plus, mon but étant de dédramatiser la chose. Quand, dans des travaux, j'ai des commentaires du genre "ce sont des personnages forts bien qu'ils soient homosexuels" (ce n'est pas des blagues, j'ai réellement retrouvé cette phrase dans un travail!), je réagis avec véhémence. Et quand un étudiant ou une étudiante discute ouvertement d'un personnage homosexuel en me parlant, à mots plus ou moins couverts, de sa propre situation, je suis heureuse de contribuer, modestement, à cette éclosion.


J'ai 26 ans et débutant dans le métier de prof de lycée . Actuellement suppléant dans un lycée catholique privé; j'hésite
encore à passer le concours pour être titularisé même si ce métier me passionne vraiment . Les élèves ont rapidemment deviné mon homosexualité
et globalement , je pense être parvenu à établir un certain respect à mon égard . Je n'ai eu droit qu'à très peu de remarques désagréables; en plus
les premières rencontres avec les parents se sont passées formidablement bien. Ces derniers ont tous convenu de mes aptitudes pédagogiques, de
ma compéténce dans la matière et ont même dit à leurs enfants que j'étais véritablement passionné par ce que je faisais .
Cependant, il est vrai que parfois , j'ai du mal à tenir mes classes : c'est vrai que je débute mais cela me fait un peu peur ...  La discipline n'est pas
encore mon fort .
Alors, oui, être prof c'est vraiment génial , les élèves eux même, à travers leurs questions et leurs réactions sont aussi géniaux: j'apprécie chaque
jour d'entrer dans la salle de cours ...   Pourtant,  quelques réticences me poussent encore à embrasser définitivement la carrière et je me pose
vraiment la question de la compatibilité entre homosexualité et enseignement . En effet, je me demande si rapidement je parviendrai à développer l'essentiel charisme ...


Le milieu scolaire n'est pas totalement homophobe ou hétérocentrisme!!
Je suis enseignant dans un LP dans la région Nord et bien que je n'ai jamais parlé de mon homosexualité, je sais que mes élèves se doutent. Ceci ne m'empêche nullement de discuter dans mes cours de Lettres ou d'Histoire de l'homosexualité et je peux vous dire que la plus part des élèves sont tolérants : ils approuvent le PACS et souhaiteraient même aller plus loin, certains acceptent l'homoparentalité et ils regrettent le manque d'information. Il y a cependant une fausse note, je n'ose dire à mes collègues que je suis gay. Pourquoi? Ho!!!! pas par honte bien au contraire (surtout que dans l'ensemble ils sont tolérants) mais je connais des amis qui ont et ont toujours des problèmes avec l'administration. Mais j'espère bien d'ici quelques années voir les choses évoluer!!
Bon courage à tous et je vous assure que les élèves sont tolérants pour  une grande partie d'entre eux!


Je suis enseignante dans le secondaire, et je n ai a present pas eu de problèmes.. mais je suis très méfiante. Mon premier conseil afin d'être tranquille  est l 'éloignement. Je travaille à 50 km de ma résidence et je ne m imagine absolument pas travailler sur place ( rencontrer les élevas et les collègues en ville serait tes pénible!!).  Deuxièmement,  je ne considère pas les collègues comme des amis, et je n ai de rien a leur raconter. D ailleurs si vous leur monter que vous n' avez rien à leur dire, les questions se feront rares. Si certains devenaient des amis, "testez les " et ne choisissez pas uniquement des gens tolérants, mais également et sur des personnes discrètes!!!  vu que tt se répètent à 80% des cas ( et que ça peut dégénérer ensuite!!!), mieux vaut que vos collègues-amis fassent  parties des 20%  restant. Enfin, remettez en place les éleves qui s insultent de pd etc  .vous le feriez en tant qu hétéro.!.. soyez sur de vous et dites vous que tout le monde peut critiquer tout le monde !!  alors défendez votre bifteck! MAIS SOYEZ MÉFIANTS !!!!!!! Julie


Bsr ;Je découvre votre site alors que pris d 'une crise de déprime et de souffrance terribles, j 'avais besoin de me ressourcer et de croire que je n'étais pas fou. Je me présente, je suis un enseignant de philosophie, devenu par des chemins très compliques, chef d 'établissement scolaire, dans un collège de plus de 800 élèves. Je suis marie, mais pour la forme seulement, car je suis un homosexuel qui n 'a appris que tardivement dans sa vie a reconnaître que je n 'aimais profondément que les hommes au point d 'en ressentir un attachement profond, une complicité qui soit la seule qui m 'apaise. Je ne suis pas heureux en mariage pourtant j 'aime tendrement mon épouse devenu une complice, distante il est vrai sexuellement et je suis plus que tout au monde attaché a mes fils. IL n 'en demeure pas moins que je rencontre des homes et que je cherche, un peu désespérément  a construire une relation stable, apaisante et sensuelle avec un homme, je crois l 'avoir trouvée avec un homme marie comme moi. Vivre cette double vie n 'est déjà pas facile, mais être au niveau ou je suis, de même quand j 'tais professeur devant des jeunes adultes effarouchés d un mot ou timides, devant des textes  grecs évoquant cette question, c est extrêmement dur. Le silence, je le combat chaque jour, mais hypocritement je me l 'impose. Je connais une quantité importante d 'enseignant gaie dans leur cœur,  hétéro bien pensant dans la vie, car ette maison aussi respectable soit elle et noble dans son ambition  incommensurable, n 'en tes pas moins INTOLÉRANTE et sectaire. J 'avoue que je suis bi ou homo, je perds toute crédibilité comme tant d 'autres dans l 'instant. Ma loyauté envers l 'enfant et les autres que je respecte avec un scrupule sans faille, s 'envole. Je suis perdu alors aussi peu courageux que beaucoup, je me tais, je m 'impose un silence castrateur et destructeur aussi, car je ne peux ni conduire mon ami avec moi a des réunions amicales ni m afficher ostensiblement comme je le voudrais.
Pourtant, ceux qui me connaissent, savant que dans mon style, je suis un peu marginalisé, j 'ai les cheveux décolorés légèrement, je porte une boucle d oreille comme un pédé disent mes proches amis, et j 'ai des responsabilités que personé ne conteste ni pour ces signes et encore moins pour mon charisme et ce que je cultive sans fausse modestie ou orgueil, la générosité à l 'égard d 'autrui. Alors, même si quelqu'un me reconnaît, je l 'assume, mais je veux contribuer, au risque de me perdre, a votre démarche courageuse et nécessaire de faire un pas de plus dans le changement des mentalités. Je reste a votre disposition pour  vous aider dans cette reconquête de l 'humanité  et de la nature aussi. Je rois aussi profondément que, même homosexuel, même bisexuel, nous n 'en n 'aimons pas moins que les autres ( les hétéros bien normalises) nos compagnes, nos enfants, ceux que nous éduquons parfois durement ou patiemment et les êtres humains en général.
Je n 'ai ni honte d être ce que je suis ni peur de l 'être, grâce a vous. Lâchement sans doute, j 'attends le jour de le dire, mais sans aucun doute, l 'idée a fait son chemin dans les hautes sphères de l 'état et Dieu seul sait si je serai reconnu digne de confiance Pour l 'heure, on m 'encourage en haut lieu a continuer. Alors a ceux qui doutent, rassurez vous ; à moi qui doute parfois, rassurez moi aussi.
Soyons nous-mêmes et nous serons déjà mieux.  JP

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